Leurs origines sociales et leurs caractères diffèrent, pourtant Octave et Robert ont noué une indéfectible amitié sur les bancs du lycée Buffon, à Paris. En 1951, pour étudier l'italien, ils se retrouvent à Pise. La défaite est encore palpable : l'Italie est exsangue, la lire faible. Mais la vie est drôle et chaleureuse, quoique traditionnelle. Les deux Français s'éprennent d'Ivanka, jolie aristocrate recluse et ruinée. Dans cette période de l'après-guerre, les conventions imprègnent de chasteté et de ferveur les relations garçons-filles. Et le coeur si racé et secret d'Ivanka balance? C'est à la fois une carte du tendre à trois discrètement surannée et un thriller sentimental ponctué de fluctuations et d'indices que propose Dominique Fernandez. La tendresse d'esthète que voue l'académicien à l'Italie et aux Italiens affleure à chaque page. À l'instar d'Avec Tolstoï (NB avril 2010), il accorde une grande place au cadre, à la culture et aux usages des milieux dans lesquels se joue l'action. Il médite aussi sur le rôle de la cristallisation amoureuse née de la contrainte et de la retenue. L'épilogue est savamment flouté. (source : les-notes.fr)