« Un homme se penche sur son passé. Le passé ne lui renvoie que les reflets d'une mauvaise vie, bien différente de celle que laisse supposer sa notoriété. Autrefois on aurait dit qu'il s'agissait de la divulgation de sa part d'ombre; aujourd'hui on parlerait de ?oecoming out?. Il ne se reconnaît pas dans ce genre de définitions.La mauvaise vie qu'il décrit est la seule qu'il ait connue. Il l'a gardée secrète en croyant pouvoir la maîtriser. Il l'a racontée autrement à travers des histoires ou des films qui masquaient la vérité. Certains ont pu croire qu'il était content de son existence puisqu'il parvenait à évoquer la nostalgie du bonheur. Mais les instants de joie, les succès, les rencontres n'ont été que des tentatives pour conjurer la peine que sa mauvaise vie lui a procurée.Maintenant cet homme est fatigué et il pense qu'il ne doit plus se mentir à lui-même. » Pourquoi vouloir à tout prix reconstituer un simulacre de famille ? Passer le plus clair de son temps à la radio et à la télévision alors qu'on rêve de se consacrer à l'écriture et au cinéma ? Devenir spécialiste des princes et des princesses alors qu'on se passionne pour les peuples opprimés ? Et puis il y a les nuits qui, elles aussi, ne devraient pas être ce qu'elles sont? Avec une liberté d'esprit exceptionnelle, Frédéric Mitterrand, ici, ose tout dire. L'autobiographie la plus juste n'est-elle pas celle de la vie qu'on aurait dû mener ? La Mauvaise Vie a reçu le prix Le Vaudeville.