Giovan arrive à Paris de son bocage normand pour assister à une cérémonie organisée dans un grand lycée en l'honneur de Paul le poète, son vieil ami originaire du même village que lui. Paul est devenu professeur alors que lui, le révolutionnaire, est ouvrier. Long cheminement dans la tête de Giovan entre la solennité de l'événement auquel il assiste et l'histoire de leur amitié, leur passé, leur enfance. Lui, le fils d'immigré, originaire des Pouilles, n'a pas perdu son accent lourd et n'a eu aucun désir d'étudier ; Paul, qui avait avec une mère institutrice, a été premier en tout. Jean Védrines (Stalag, NB octobre 2004) fait surgir à nouveau le personnage de Giovan, originaire de Foggia dans les Pouilles, déjà rencontré dans ses romans précédents. Dans ce livre remarquablement construit, la relation amicale des deux hommes est détaillée, ciselée, décortiquée, leurs amours enfantines, jalousies ou rivalités sont évoquées avec finesse. La narration est une louange aux mots, à l'écriture, à la lecture, cet « égarement dans la voix intérieure des autres », aux écrivains, ces « furieux de la parole ». Roman dense, exigeant, étrange, structuré et merveilleusement onirique, écrit dans une langue rare et superbe. (source : les-notes.fr)