En 1965, Esther, pianiste internationale qui vit en Angleterre, est intriguée par un reportage sur une santonnière provençale, Alexandra, qui porte le nom de sa mère. Elle part en Provence s’enquérir de cette similitude, rencontre Alexandra et découvre qu’elles sont en effet cousines et ont un passé commun au Banat – un petit territoire au sud de la Hongrie –, où leurs ancêtres lorrains s’étaient exilés en 1767, et installés ensuite dans une ferme nommée La Salamandre. Dans cette saga, Françoise Bourdon (La maison de Charlotte, les Notes octobre 2020) met en valeur et fait revivre les femmes de cette lignée. Construit en courts chapitres qui alternent passé et présent, le récit détaille le parcours mouvementé, parfois dramatique, de sept générations de la même famille avec ses épreuves, ses conflits internes, ainsi que les destins différents des uns et des autres. Les personnages sont convaincants, et les conditions de vie des colons arrivés dans ce territoire peu connu sont bien décrites sur un vrai fond historique. Enfin l’auteure nous familiarise avec le métier de santonnier. Même si l’intérêt faiblit un peu sur la fin, Les Héritières de la Salamandre reste un bon roman de détente. (E.L. et A.Le.)