Dans un phare aux murs rouges, au large de la côte norvégienne, le gardien se donne la mort après avoir pendu son jeune chien. Au village, Johan s’offre du bon temps avec la belle Hannah, jolie fille légère, qui l’abandonne en lui volant ses économies destinées à payer leur voyage à New York. Puis il doit se marier avec Marie, laideronne fille du pasteur, pour obtenir le poste de gardien du phare maudit. Johan fera deux enfants, Darling, qui torture et tue son chat entre autres actes pervers, et Valdemar, retardé et muet.
Tragédie naturaliste ou roman télévisuel burlesque inspiré du Grand Guignol ? L’outrance des situations décourage rapidement, d’autant plus que les péripéties du récit sont présentées jusqu’au débordement presque complet par les trois personnages : le rustique et fruste Johan, Marie, tout sourire, Darling victime des hommes. Pour compléter, s’ajoutent les points de vue de Gudrùn, la gouvernante, du pasteur et de divers acteurs secondaires locaux. Même la vieille mère, jusqu’à sa mort, est le témoin involontaire des turpitudes de son rejeton. L’auteure puiserait, semble-t-il, dans ses souvenirs personnels, qu’on espère cependant moins sordides, et les rumeurs captées pendant son enfance sur le phare rouge et ses légendes. Pour amateurs de contes cruels nordiques, dans la tradition de la noirceur de vies difficiles ou saccagées. (M.Bi. et B.T.)