Née à New York, Adela vit avec Marcos, un exilé cubain, qui déplaît à sa fantasque mère, également d’origine cubaine. L’histoire ressurgit grâce à une photo, celle d’un groupe d’amis prise en 1990 dans la maison familiale de Marcos : sur cette photo, la mère d’Adela… Alors ? S’ensuit une plongée dans le passé tourmenté de Cuba, et dans l’histoire de ces jeunes gens et leurs aînés bousculés par des tragédies. Construit comme une enquête évoquant La transparence du temps (les Notes février 2019), ce roman du grand écrivain cubain Leonardo Padura examine les vies de ces jeunes amis, étudiants plutôt privilégiés, montre les fragilités de leurs sentiments et la force de leurs liens, et retrace le destin d’une patrie aimée et malmenée. Les révélations se succèdent et s’entremêlent… L’exil surtout est analysé, à la fois nécessité et arrache-cœur, et enfin, Cuba se révèle, pays maudit où tout se détruit éternellement, mais aussi quelle vigueur, quelle joie de vivre, quelle sensualité, quelle ingéniosité chez ses habitants ! Un hymne d’amour, parfois complaisant et très long, mais l’intérêt se maintient jusqu’au bout par la progression des révélations et l’empathie que l’auteur a créée entre ses personnages et ses lecteurs. (E.B. et M.Bo.)