Noam, né il y a huit mille ans au Liban, sort de sa grotte pour se plonger dans le monde moderne. Témoin de l’évolution de l’humanité, il décide d’écrire ses mémoires. Nés à la fin du néolithique dans un village lacustre, les siens ont dû se défendre contre les incursions des Chasseurs-Cueilleurs. Fils du chef de la communauté, il obéit à son père Pannoam qu’il vénère… jusqu’à ce qu’il tombe amoureux de Noura, la fille d’un guérisseur…
À travers l’histoire de Noam, Eric-Emmanuel Schmitt (Journal d’un amour perdu, les Notes septembre 2019) revisite l’histoire de l’humanité de la préhistoire à nos jours. Dans ce premier volet de la Traversée des temps, consacré au déluge, il oppose passé mythique et présent apocalyptique pour comparer deux catastrophes climatiques et réfléchir à la place de l’homme dans la nature et à la notion de progrès. Il veut démontrer que l’humanité, si elle a décidé de dominer et de mettre à son service la Création tout entière, a certes amélioré ses conditions de vie mais a aussi généré un vaste programme de destruction de la planète. C’est un voyage dans le temps, empreint de nostalgie rousseauiste, qui se voudrait une sorte de réécriture épique des grands textes de l’Antiquité. Le romancier multiplie les rebondissements et les artifices dans le récit d’une aventure qui manque de souffle. Un roman qui ménage l’attente évidente d’une suite (huit volumes sont attendus), peut plaire aux inconditionnels ou laisser sur la réserve. (A.K. et F.L.)