La 4e de couverture indique : "Au Cambodge, tout le monde sourit. Les habitants comme leurs bouddhas de pierre. Un sourire aussi imp?en?etrable qu'ind?el?ebile, masque qui prot?ege plus qu'il ne projette et qui, rapport?e ?a l'histoire violente du pays, produit chez le visiteur un vertige singulier, lui tend un troublant miroir. C'est ce vertige, ce trouble qu'explore Nancy Huston en questionnant les correspondances improbables qui lient pourtant intimement son propre parcours ?a celui d'un certain Saloth S?ar, gar?con cambodgien aux mues douloureuses, ?a l'identit?e assaillie, avant qu'il ne devienne... Pol Pot. D'abord Nancy Huston s'adresse ?a cet Homme nuit pour retracer les ?etapes et les cicatrices de la fabrique d'un monstre, de l'enfance rurale ?a la formation militante parisienne o?u S?ar ?epouse le communisme, comme si la liturgie marxiste venait combler le manque laiss?e par l'arrachement au monast?ere bouddhique. Puis elle se retourne sur son pass?e de Mad Girl, cette toute jeune Canadienne aux prises avec la l?eg?eret?e d?evastatrice des hommes, que son initiation intellectuelle m?enera, des ann?ees plus tard, dans ce m?eme sillage, ce m?eme Paris effervescent et radical. Apparaissent alors les ?echos entre deux tentatives de r?esistance par la disparition, le d?efi souriant ?a la douleur, par un effacement de soi qui pr?ecipite une exposition aussi paradoxale qu'absolue. Livre de lucidit?e et d'intuition m?el?ees, L?evres de pierre laisse au lecteur la saisissante sensation de se tenir au plus pr?es du pouvoir des hasards qui fa?connent les chemins de la cr?eation et de la destruction, les pages sanglantes de la fiction comme celles de l'histoire."