Titre :
|
Roissy
|
Auteurs :
|
Tiffany Tavernier
|
Editeur :
|
Paris : Sabine Wespieser éditeur, 2018
|
ISBN/ISSN/EAN :
|
978-2-84805-303-5
|
Format :
|
1 vol. (280 p.) / 19 x 14 cm
|
Mots-clés:
|
Récit
;
Amnésie
;
SDF
;
Aéroport
|
Avis du comité de lecture :
|
Huit clos dans les antres de l'aéroport de Roissy parmi ceux qu'on appelle les indécelables (sdf), une femme qui a tout oublié jusqu'à son propre nom arpente les couloirs de l'aéroport depuis huit mois. Au gré de ses rencontres, elle s'invente des vies. Elle doit marcher, marcher pour ne pas être repérée et être expulsée. Le soir, elle se réfugie dans les sous-sols pour dormir. Elle côtoie d'autres "indécelables" et s'est rapprochée de l'un deux, Vlad. Elle va croiser le chemin d'un homme qui vient tous les jours attendre le "vol Rio-Paris", ce même vol qui quelques années auparavant s'est écrasé en mer. Tout d'abord effrayée puis touchée, elle va peu à peu renaître à la vie, et être envahie par ses souvenirs qui ressurgissent. Lu par Brigitte Jullien - BPT Saint-Laurent-du-Var
|
L'aéroport de Roissy est le cadre rassurant dans lequel elle a choisi de vivre déguisée en passagère après un traumatisme qui l'a rendue amnésique. Pour combler un vide intérieur insupportable, elle passe ses journées à explorer ce lieu où se croisent toutes les nationalités jusqu'au jour où elle rencontre Luc, un veuf inconsolable qui vient chaque jour attendre le vol Rio-Paris. Tandis que l'un tente d'oublier sa femme morte accidentellement, l'autre peine à retrouver la mémoire. Tiffany Tavernier (Isabelle Eberhardt, un destin dans l'islam, NB mars 2017) situe l'héroïne de son roman, écrit à la première personne, dans un univers à part, hors du temps et du monde. La narratrice égrène toutes les informations qu'elle a glanées sur les terminaux qu'elle fréquente assidûment. Gravitent autour d'elle des clandestins qui n'envisagent plus de vivre ailleurs. L'auteur restitue l'angoisse d'une femme qui s'invente de multiples identités, tout en se débattant avec des souvenirs douloureux qui affleurent peu à peu ; mais elle peine à la faire partager tant sont éclatés les lieux et les visages. En écho, l'écriture polyphonique du roman renvoie une image quelque peu inquiétante du monde moderne. (A.K. et A.Be.) (source : les-notes.fr)