La mission des forces de l'ordre est de surveiller la population pour en assurer la sécurité. Bien que la délinquance, terreau du terrorisme, n'augmente pas, le sentiment d'insécurité s'accroît, faute de sanctions rapides et dissuasives : armée, police et justice manquent de moyens, les prisons sont surpeuplées. La défense dogmatique des libertés l'emporte partout sur les préoccupations pratiques majoritaires. Syndicats et partis politiques peu représentatifs et onéreux pour la collectivité servent surtout des intérêts catégoriels. Fraude et abstention témoignent de la défiance envers un pouvoir étatique éloigné des réalités et insuffisamment démocratique. Enfin la pensée dominante, véhiculée par les médias, fausse souvent les débats publics. Ulcéré d'avoir été écarté de son poste par le chef du gouvernement pour son franc-parler devant une commission parlementaire, le général de gendarmerie Soubelet estime devoir aujourd'hui pointer tous les dysfonctionnements qui entravent la gouvernance de l'Etat sur le plan de l'intérêt général et de la sécurité ; pour preuve les attentats de novembre dernier. Ces critiques, connues, ont ici l'avantage d'être rassemblées de manière cohérente. Rédigées sous forme de réquisitoire, elles peuvent déranger, mais appellent, pour éviter les dérives extrémistes, à réformer courageusement une société éclatée et désorientée? (L.G. et H.V.) (source : les-notes.fr)