Naturalisé en 1639, cardinal, sans être prêtre, en 1641, Mazarin, après avoir été le confident et l'argent de son mentor Richelieu, lui succéda deux ans plus tard comme principal ministre du jeune Louis XIV et de la régente Anne d'Autriche, dont il obtint la faveur marquée et le soutien constant. Son origine italienne, son prodigieux enrichissement, ses méthodes mêmes, préférant la séduction à l'intrigue aux accès d'autorité et à l'affrontement, rendirent sa réussite insupportable à beaucoup, grands seigneurs, officiers royaux et parlementaires, qui, réunis dans la Fronde, tentèrent de le renverser et se vengèrent de leur échec en suscitant des " mazarinades ", pamphlets parfois d'une extrême violence. A l'extérieur, il parvint à conclure la paix entre la France et l'Espagne par le traité des Pyrénées, suivi du mariage de Louis XIV avec Marie-Thérèse d'Autriche. A la mort du fastueux cardinal, qui légua beaucoup de ses trésors artistiques à la France, le jeune roi pouvait régner seul sur un Etat solide et respecté.Claude Dulong, chariste et historienne, est la première femme élue dans la section Histoire de l'Académie des sciences morales et politiques. Spécialiste du XVIIe siècle français, elle a notamment publié Marie Mancini, La Vie quotidienne des femmes au Grand Siècle, La Fortune de Mazarin.